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Présentation du projet N-Power Liège

Le Projet INTERREG EMR N-POWER 1) vise à soutenir des ‘politiques de développement des quartiers’ plus innovantes, permettant aux Villes de l’Euregio Meuse-Rhin de réintégrer les quartiers en difficulté et leur population dans une dynamique urbaine positive. Le projet N-POWER va proposer des approches complémentaires coconstruites et cogérées avec les habitants de ces quartiers (démarche d’empowerment).

L’objectif de ce projet soutenu par le Fonds Européen de Développement Régional et le Service Public de Wallonie est de non seulement contribuer à la réduction des inégalités environnementales entre quartiers, mais aussi à leur revitalisation économique. Pour cela, N-POWER s’appuie sur un partenariat issu de toutes les régions de l’EMR, associant des autorités publiques locales (villes principales et secondaires de l’EMR) et des acteurs clés de la recherche et de l’enseignement. Le Local Environment Management and Analysis et la Urban & Environmental Engineering de l’ULiège sont les coordinateurs du projet. Les villes de Liège, Seraing, Verviers, Eupen, Genk (Belgique), Heerlen (Pays-Bas), et Aachen (Allemagne), sont les partenaires locaux opérationnels, permettant de mettre en place des projets pilotes. L’Université de Hasselt et la Hogeschool Zuyd serviront d’appui académique.

Concrètement, les principales actions prévues sont :

  • l’organisation de formations à destination des agents publics et la constitution progressive d’un « pack formation » qui sera mis à la disposition de toute personne intéressée ;
  • la mise en pratique des méthodes d’empowerment à travers l’organisation de projets pilotes ;
  • la recherche de modes financement alternatifs pour supporter ce type de projet.

Demande d'intervention

Le Projet N-POWER vise à soutenir des “politiques de développement des quartiers” plus innovantes, permettant aux Villes de l’EMR de réintégrer les quartiers en difficulté et leur population dans une dynamique urbaine positive. Ces politiques (souvent regroupées sous la bannière de « politique de la ville ») se concentrent traditionnellement sur des actions de rénovation physique lourde et coûteuse des quartiers, pas toujours efficaces sur le long terme. Par ailleurs, les fonds publics disponibles pour ce type d’opération sont limités. Le projet N-POWER va proposer des approches complémentaires plus légères et davantage coconstruites et cogérées avec les habitants de ces quartiers (démarche d’empowerment). L’objectif est de non seulement contribuer à la réduction des inégalités environnementales entre quartiers, mais aussi à leur revitalisation économique, par la création de nouvelles activités et emplois locaux, et au développement social des quartiers (au travers d’effets en termes d’apprentissage, d’intégration sociale, de cohésion sociale et de capacité d’organisation collective).

Les Villes partenaires doivent, entre autres, mettre en pratique des méthodes dites d’empowerment à travers l’organisation de projets pilotes dans un certain nombre de quartiers.

Les 2 projets pilotes développés par la ville de Liège sont :

  • « Autour de l’étang » : aménagement participatif d’espace public vert (parc de Droixhe) ;
  • « J’écris dans la Ville » : conception et mise en place d’une signalétique permettant une meilleure visibilité des initiatives du quartier de Droixhe afin d’améliorer l’image interne et externe du quartier.

l'intervention d'11H22 porte sur la mise en place et l’animation du processus de participation (ateliers, espaces publics de débat multi-acteurs, tables rondes, forum…) ainsi que l’introduction de changements d’attitudes et de postures parmi les citoyens (ce sont les citoyens qui portent le projet : appropriation et co-production dès le début du projet, cogestion, responsabilisation) dans le cadre des projets « Autour de l’étang » et « J’écris dans la Ville » dans le quartier de Droixhe. Une attention plus particulière sera portée aux personnes hors associations, à ceux qui ont moins de facilité à prendre part à des projets collectifs.


Contexte initial

Le contexte initial peut être considéré comme le texte qui décrit:

  • le point de départ du projet
  • les problématiques sur lesquels le projet tentera d’agir
  • les ambitions initiales du projet
  • les enjeux d’usage auquel il entend répondre (le point de vue des usagers)

N-POWER “AUTOUR DE L’ETANG”

Le projet N-Power “Autour de l’étang” est une opportunité d’aménagement participatif du PARC DE L’ETANG, installé dans le cadre de l’urbanisation du quartier de Droixhe. Depuis quelques années, une vaste opération de rénovation visant à changer la morphologie physique et sociale du quartier est en cours; l’installations du terminus du tram ainsi que de la FIL (Foire Internationale de Liège)à proximité du parc font partie des changements infrastructurels majeurs à prévoir.

Il s’agit, à travers le projet N-Power, d’agir sur:

  • la coconstruction et cogestion d’un espace public dans une logique d’empowerment et de revitalisation économique
  • la mise en œuvre d’un projet pilote nécessitant une transversalité interservices
  • l’intégration de la population locale dans une dynamique urbaine positive
  • la valorisation des ressources actuelles du parc et de son environnement direct
  • la synergie entre acteurs, dans le respect de la diversité et l’interculturalité
  • la valorisation de l'hétérogénéité des acteurs comme atouts pour des solutions innovantes
  • la réappropriation de l’espace public par la mise en place d’un programme d’actions visant à réduire dans le parc l’insécurité et l’incivilité

La finalité possible (=raison d’être du projet) du projet “Autour de l’Etang” pourrait être de :

“Recréer un symbole fort, un lieu de convivialité et de transition du territoire avec les habitants et pour les habitants, en plein cœur de leur quartier en mutation”


Diagnostic

Dans le cadre de nos entretiens avec les parties prenantes locales lors du diagnostic réalisés entre décembre 2019 et mars 2020, nous avons partagé à chacun le contexte initial rédigé sur bases des constats des services Ville et validés par l’équipe projet en décembre 2019. Nous leur avons demandé de commenter à titre personnel et anonymement les différents points présents dans le document de départ afin de l’enrichir de leur(s) point(s) de vue.

Rencontrés lors du diagnostic:

  • Ville de Liège - Gestion Espace Public, Equipe de Fernand Lonneux
  • Ville de Liège - Service Proximité
  • CLAJ asbl
  • La Bobine asbl
  • L'Espace George Truffaut
  • La Fabrique d’Eglise
  • Entre Murs, Entre Mondes
  • Club des pensionnés
  • S.A.C Droixhe
  • Les Sarments asbl

Si nous avons pu intégrer certains aspects directement dans le contexte initial, nous partageons par cette note des éléments qui nous semblent essentiels, qui représentent selon les acteurs des enjeux réels du projet mais aussi de leurs expériences dans le quartier. Si à ce stade ils méritent d’être étudiés par les pouvoirs publics, nous pensons qu’ensuite certains d’entre eux pourront être traitement ouvertement et collectivement. Nous avons classé ces informations et questionnement en deux catégories : l’une concerne directement les enjeux du projet N-Power (étude du quartier, enjeux de cogestion, entretien du parc, collectif autour de l’Etang,) et d’autres concernent des enjeux politiques dans des perspectives urbanistiques et de communication.

Il apparaît comme essentiel que les acteurs ressentent qu’ils ont été entendus et qu’il ne s’agit pas que d’un diagnostic ou d’une simple consultation, mais qu’il y a bien en trame de fond la volonté d’inclure de nouvelles parties prenantes dans la gestion d’un espace public. Dans un objectif de cogestion, retourner ensuite vers le noyau dur avec des éléments structurants du projet, qui feraient écho à leurs “propositions” pourrait s’avérer des plus utiles; en effet, la confiance et la transparence sont à la base de toute coopération.

1. Reformulation du contexte initial

Le projet N-Power “Autour de l’étang” est une opportunité d’aménagement participatif et de cogestion du Parc de Droixhe, communément appelé PARC DE L’ETANG, historiquement implanté dans le cadre de l’urbanisation du quartier de Droixhe. Depuis quelques années, une vaste opération de rénovation et de requalification de la plaine de Droixhe visant à changer la morphologie physique et sociale du quartier est en cours;** **l’installation du terminus du tram ainsi que de la FIL (Foire Internationale de Liège) à proximité du parc font partie des changements infrastructurels majeurs à prévoir. Les changements urbanistiques vont totalement modifier l’avenir du quartier : le tram va connecter Droixhe au centre ville, tandis que la FIL drainera un public extérieur, voire une clientèle internationale.
« Le parc de l’Etang, symbole de modernité et de convivialité au siècle passé, fut enclavé par les tours de logement, puis ensuite inaccessible lors des travaux et des chantiers. Fortement dégradé, inoccupé et insécurisé, il n’est plus aujourd’hui que l’ombre de lui-même ; pour autant, il représente toujours un écrin de verdure privilégié dont les nombreuses ressources naturelles, l’environnement local et la situation idéale au centre du quartier laissent entrevoir en 2020 les lueurs de son avenir radieux. »

Il s’agit, à travers le projet N-Power, d’agir sur:

  • la coconstruction et cogestion d’un espace public dans une logique d’empowerment et de revitalisation économique
  • la mise en œuvre d’un projet pilote nécessitant une transversalité interservices
  • l’intégration de la population locale dans une dynamique urbaine positive, notamment en responsabilisant les jeunes afin de transformer leurs problématiques en ressources
  • la valorisation des ressources actuelles du parc et de son environnement direct
  • la synergie entre acteurs, dans le respect de la diversité et l’interculturalité, grâce notamment à la participation des associations qui agissent déjà en faveur de l’inclusion dans le quartier et par l’intégration de tous les citoyens, peu importe leur âge, leur situations ou leurs confessions, en tenant compte des codes culturels et sociaux des 63 nationalités représentées dans le quartier
  • la valorisation de l'hétérogénéité des acteurs comme atouts pour des solutions innovantes
  • la mise en avant des notions d’entraide et de solidarité, déjà présentes dans le quartier et confirmées lors de plusieurs vagues de mobilisation consécutives
  • l’image positive du quartier, afin d’enrayer l’image négative qui plane dans l’inconscient collectif des liégeois à propos de Droixhe et de participer ainsi à la redynamisation sociale et économique
  • la réappropriation de l’espace public par la mise en place d’un programme d’actions visant à réduire dans le parc l’insécurité et l’incivilité

La finalité possible (=raison d’être du projet) du projet “Autour de l’Etang” pourrait être de :

“Recréer un symbole fort, un lieu fédérateur, un espace de convivialité et de transition du territoire (vers quoi ? à qualifier) avec les habitants et pour les habitants, en plein coeur de leur quartier en mutation”

2. Recommandations stratégiques pour le Projet N-Power

A. ETUDE DU TERRAIN

  1. D’un point de vue urbanistique, il serait intéressant de délimiter précisément le « secteur du Parc » avant de commencer les actions de terrain. Les autres « queues de terrain » du projet global seront-ils intégrés à la « zone parc » prévue en cogestion ?
  2. Qu’en est-il de l’étude des sols du Square Micha ?
  3. Si une majorité d’investissement dans le quartier se font dans une logique public-privé sur l’affectation immobilière, comment concerner les privés sur les enjeux de citoyenneté à développer dans l’espace public ? Le parc risque d’être enclavé par des initiatives privées. Comment va-t-il fait pour maintenir sa vie propre ?
  4. Patricia Noirhomme – Filiale Immobilière Publique – pourrait-elle être une interlocutrice privilégiée pour le projet « N-Power » afin d’inclure ses connaissances dans les perspectives du projet à plus long terme. Elle a été citée à plusieurs reprises dans les entretiens.

B. ENJEUX DE LA COGESTION

Plusieurs parties prenantes ont exprimé leurs craintes de participer à une dynamique dont la finalité serait une consultation populaire avec un objectif de communication et non un objectif de gestion de projet à plus long terme. Selon eux, il paraît indispensable de se questionner et de réfléchir dès de le départ à:

  1. Définir le QUOI : Le défi est de trouver un objet qui concerne et intéresse toutes les parties.
  2. Définir le POURQUOI : Modélisation des coopérations – comment faire pour intégrer des personnes dont ce ne sera pas le besoin prioritaire.
  3. Les rôles/responsabilités : bien délimiter les zones d’action et bien poser le cadre (lien multiple) « Le cadre actuel ne favorise pas la participation ou alors n’est pas assez contraignant. Le contrôle social ne fonctionne pas avec tous les publics“.
  4. Quelle structure juridique pour un projet de co-gestion Ville et tiers partie? Redonner du pouvoir aux citoyens nécessite donner accès à une réelle légitimité et définir le périmètre d’action.
  5. Cogestion avec QUI ? Est-ce que les citoyens ou les asbl qui vont co-gérer ? Car tous les citoyens du quartier ne sont pas représentés dans les asbl locales. Qui se mobilise ? à titre individuel ou collectif?
  6. Comment faire pour mobiliser les services villes dans ce projet ? Quel est leur intérêt ?
  7. Quelle place pour la police dans la cogestion?

C. ENTRETIEN ET AMÉNAGEMENT DE L’ESPACE PUBLIC

Il paraît important de redéfinir le programme de maintenance du parc avec les services techniques dès que le programme d’actions collectives aura commencé afin de veiller à l’image globale du site et à la sécurisation des infrastructures futures. En effet, selon les acteurs locaux, la Ville intervient quand il y a une demande bien spécifique, ou quand il y a vraiment un énorme problème mais très peu anticipativement.

Témoignage : « Historiquement, le parc était génial, très propre et très bien fréquenté ! Deux gardiens assuraient une permanence. Depuis la suppression de leurs postes et la transformation du quartier (mixte au départ) en « ghetto », le parc a toujours manqué de vie et d’entretien. Il n’y aussi aucun équipement qui permettent de faire du sport ou de se rassembler (contrairement au Parc Astrid ou il y a un terrain de foot, des terrains de tennis, une belle plaine de jeu ou encore des installations de barbecue qui sont bien entretenus) »

Il paraît essentiel de faire de la prévention notamment en matière de gestion de déchets, respect des infrastructures,… Il sera important d’intégrer cette donnée dans le programme d’actions.

L'Étang semble être un atout majeur du parc pour ses visiteurs ainsi qu’un symbole historique du quartier. Selon les services techniques, son maintien semble compromis. Il s’agirait peut-être de réfléchir à maintenir un espace « aquatique » plus facile à entretenir. Exemple de l’Etang : printemps 2019 l'Étang est nickel, la fontaine refonctionnait on y va les enfants. Quelques semaines, mois plus tard l'Étang est de nouveau sale

D. COLLECTIF AUTOUR DE L'ÉTANG

En 1997, la ville a voulu recouvrir l'Étang du parc à cause des dégradations systématiques. A l’époque, le Service d’Action Citoyenne (S.A.C) devient le pilier d’une démarche fédératrice de soutien à l'Étang et au Parc. A l’époque, avec des associations locales telles que l’Associations des locataires, La Bobine, La Maison Carrefour et la Maison de Jeunes (+ Plan Prévention / Plan des Grandes Villes), ils avaient proposé de nettoyer régulièrement l’étang et d’organiser tous les mois des activités au départ de l'étang. Activités Réalisées : vider l'Étang, nettoyage de l'étang, course de caisses à savons, kayak, trophée de l’amitié (matchs de foot entre police, TEC et jeunes), village interculturel,… La dynamique était fructueuse mais très énergivore et très portée par le SAC. Dans les années 2000, les acteurs se sont fédérés en continuant des activités sans les labelliser AUTOUR DE L’ETANG et en s’ouvrant à d’autres acteurs locaux (avec la destruction des tours, certains services ont déménagé vers Bressoux) pour devenir le collectif qu’on connaît. Actuellement, le collectif est porté par une association de faits avec un compte ouvert (associations qui ont les moyens versent une cotisation annuelle 125/150€). Les fonds sont utilisés pour le carnaval (devenu Cortège Halloween > prise en charge d’un prestataire et les assurances) et la journée internationale des droits de la femme. Amaury Delbushaye représente le service proximité dans le bureau de l’association ; ils réfléchissent à des dynamiques qui pourraient se mettre en place sur le quartier.

Le collectif n’organise pas actuellement d’activités qui génèrent de la valeur propre mais elle possède une vraie capacité à fédérer les acteurs et à mobiliser les citoyens. Né d’un désir collectif de participer à la vie locale, elle semble avoir dans son ADN la souche de l’auto-détermination, indispensable à toute forme d’autonomie. En tant que tiers de confiance, nous pensons que cette structure, qui aujourd’hui représente surtout un RÉSERVOIR D’ACTIONS FÉDÉRATRICES POUR LE QUARTIER mais qui préexiste déjà au projet N-Power, pourrait porter la dynamique de cogestion du parc, si elle le souhaitait bien entendu. Nous les avons rencontrés lors d’une réunion mais pensons qu’une demande officielle de la ville avec un incitant pourrait grandement les encourager à s’engager à moyen terme dans cette démarche.

3. Remontée d’enjeux stratégiques à traiter en dehors du projet « N-Power »

Enjeux Urbanistiques, Requalification et Mobilité

  • La connexion avec le quartier de Coronmeuse pourrait être prise en compte dans les perspectives urbanistiques du quartier. Les parties prenantes du quartier soulignent que les infrastructures publiques de nature sportives sont concentrées au Parc Astrid et que de nombreux acteurs et citoyens traversent le pont pour s’y rendre.
  • Il apparaît important de réfléchir à l’accès au quartier en voiture mais aussi mettre l’accent sur la mobilité douce. Certains soulignent qu’aujourd’hui le quartier est très difficilement accessible en voiture et pas très connecté aux transports au commun. La mobilité douce semble ne pas être une priorité pour le quartier jusqu’ici alors que cette perspective pourrait le rendre plus attractif.
  • Il paraît important de réfléchir parallèlement à la revitalisation économique et sociale dans son ensemble, notamment en installant plus de commerces de proximité ainsi que de nouveaux logements. Penser à l’installation de commerces locaux à proximité et d’indépendants, car cela entraîne une dynamique positive dans le quartier. Les nouveaux logements favorisent également cette belle dynamique.
  • Il pourrait être intéressant de créer des incitants afin que les nouvelles entreprises recrutent localement. « Le quartier regorge d’Infrastructures (salle, cinéma, plaine de jeux,…) mais il n’y pas d’emploi. Pour atténuer les tensions, ont accueilli des boites privées qui n’ont pas suffisamment recruté localement. On installe de nouvelles infrastructures, mais quid des emplois futurs pour les gens du quartier ? Les gens n’ont pas non plus les moyens, ni les structures d’accompagnement pour lancer leurs propres projets. Même la maison de l’emploi a disparu.»

Enjeux de Communication et de citoyenneté

  • Les futurs aménagements et projets développés pourraient faire l’objet de séances d’informations publiques attractives à Droixhe. Face à un public cible multiculturel, parfois précarisé, une attention particulière à communiquer de façon large et claire devrait être prise en compte. Transmettre « l’envie d’avoir envie ». Certaines parties prenantes soulignent le fait que les modifications urbanistiques du quartier évoluent en permanence. Les associations et les habitants sont très peu informés et les plans ne sont pas ou peu communiqués. « La ville fait des travaux sans arrêt, ne nous tient pas au courant et ne respecte pas les usagers »
  • Pour contrer l’image négative du quartier lors d’actes inciviques ou criminels, il paraît important de valoriser publiquement le travail des associations locales, voire même de mettre en avant les talents et ressources du quartier pour participer à une vision positive de l’avenir du quartier. Les parties prenantes s’accordent que l’image dégradée et négative de la population sur le quartier plane dans l’inconscient collectif. Les problèmes de sécurité viennent souvent de gens extérieurs qui débarquent dans le quartier.
  • Pour les décisions prises pour le quartier, il pourrait être intéressant d’inclure d’une façon ou d’une autre les avis des citoyens. Dans les années 2000 jusqu’en 2010, les nombreuses expropriations ont laissé les gens dans le doute, mais surtout en cassant le sentiment d’appartenance au quartier. L’effet sur le terrain a été dévastateur alors que de nombreuses personnes voulaient rester à Droixhe. « Les citoyens ne sont jamais informés des changements prévus, et encore moins intégrés à la réflexion »

« Question : dans le contexte de requalification actuel « Mixité Sociale et des fonctions », qu’en est-il des habitants ? Requalifier le quartier sans concerner / informer la population en place ? »


Cocréation

La démarche s'est exprimée par 2 aspects :

  • Le Co-design qui consiste à proposer des solutions coconstruites avec ses utilisateurs
  • Le Co-making qui est la mise en œuvre active des solutions ou des prototypes sur le terrain en collaboration avec ses futurs utilisateurs

Co-Design

Cette partie d'intervention s'est déroulé durant plusieurs séances avec objectifs spécifiques et des résultats qui servaient d'ingrédients aux séances suivantes.

Définition du contexte initial

Cet atelier a permis de faire remonter des éléments de terrain qui serviront à construire la base du contexte initial. Les services Ville les plus concernés (commanditaire) ont mis en commun les faits, les points d’attention, les atouts, les ressources, les problématiques et aussi projeter leurs rêves sur le projet « Autour de l’Etang ». Ce contexte initial, basé sur cet exercice, sera validé par l’équipe N-Power puis présenté aux personnes ressources (parties prenantes) lors du diagnostic qui sera opéré par TrakIn (tiers de confiance) afin d’être validé/enrichi/critiqué. L’objectif ? Faire adhérer au projet et s’assurer que la problématique soit acceptée par tous. Celle-ci deviendra le socle de l’écosystème coopératif du projet en devenir.

Coconstruction du nouveau design du parc de l'Etang

Cet atelier a permis de relancer la dynamique de cocréation avec les habitants, commerçants et association du quartier afin de proposer des aménagements plus concrets en essayant de prendre en compte les différents profils de personnes qui fréquentent ce parc. De nombreuses idées sont sorties de cette réflexion partagée et a permis de spécifier plus clairement les zones d'action.

La première partie de l'exercice s'est déroulée avec les différents membres du personnel de la Ville de Liège impliquée dans la mise en œuvre des interventions dans le parc.

Nous avons utiliser la méthodologie des chapeaux de Bono Cet exercice a permis de faire remonter des éléments de terrain qui serviront à construire la base du contexte initial. Ces services Ville les plus concernés (commanditaire) ont mis en commun les faits, les points d’attention, les atouts, les ressources, les problématiques et aussi projeter leurs rêves sur le projet « Autour de l’Etang ». Ce contexte initial, basé sur cet exercice, sera validé par l’équipe N-Power puis présenté aux personnes ressources (parties prenantes) lors du diagnostic qui sera opéré par 11H22(tiers de confiance) afin d’être validé/enrichi/critiqué.

L’objectif ? Faire adhérer au projet et s’assurer que la problématique soit acceptée par tous. Celle-ci deviendra le socle de l’écosystème coopératif du projet en devenir.

Une première rencontre a donc eu lieu avec les citoyens intéressés d'apporter leurs idées et leur soutien au renouveau du parc et s'est concrétisée en 2 temps :

  • Une explication du contexte du projet et du cadre dans lequel nous allions travailler
  • La répartition des personnes présentes en 6 plus petit groupe afin d'abord de lister un certain nombre d'observations lors d'un tour dans le parc et d'ensuite y exprimer leurs souhaits de transformations

Environ un mois plus tard, un nouvel atelier a donc eu lieu. L'objectif de cet atelier :

Faire jouer l’intelligence collective pour produire des solutions d’aménagements répondant à des besoins réels des utilisateurs du parc afin d’alimenter le cahier des charges techniques Ville relatif aux travaux de rénovation du parc pour un montant de 160.000€ en 2021.

La méthodologie que nous utiliserons sera :

Le plan du parc a été divisé en quatre grandes zones distinctes, correspondant à des zones d’intervention possibles, divisant les participants en autant de groupes de travail.

Par groupe, l’atelier a permis d’imaginer des aménagements et des usages de ces zones en répondant à des enjeux réels par l’intermédiaire de “PERSONA”, des profils de personnes fictives pouvant être mises directement en relation avec le parc, que cela soit comme lieu de passage ou comme lieu d’activité. Chaque groupe a été découvrir physiquement sa zone lors d’une balade à l’extérieur. Il aura ensuite créé un “personnage”, le décrivant physiquement et psychologiquement de différentes manières afin d’imaginer, à partir de ce profil, ses constats et besoins par rapport à la zone assignée.

De ces réflexions et observations a été pensée une question centrale de MISE EN ACTION, inspirée par ce que le personnage pourrait potentiellement penser/voir/ressentir/dire et dont la ou les réponses apporteraient à court terme des solutions simples à la problématique soulevée.

Les premiers résultats générés lors de l’atelier de septembre ont été classés par la Ville de Liège en 3 catégories et affichés dans la salle de l’atelier afin que les participants en tiennent compte:

  1. Possible dans le cadre de ce marché de travaux ( ! ce n’est pas parce que c’est inscrit, que ce sera réalisé !)
  2. Impossible dans le parc
  3. Envisageable mais pas dans le cadre de ce marché de travaux – à étudier dans un autre cadre : master plan général du site, rénovation complète du parc, synergies à développer en parallèle, autre organisation, ….

Les quatre questions centrales qui ont été générées par les groupes :

  • Comment faire pour rendre un jeune acteur du nouveau projet de parc ?
  • Comment faire pour maintenir la propreté ?
  • Comment faire pour diminuer le sentiment d’insécurité ?
  • Comment faire pour rendre le parc convivial et accessible pour tous ?

En voici les exemples

  • BEK L’ADOLESCENT - “Comment faire pour rendre un jeune acteur du nouveau projet du parc ?”

  • Amandine, mère célibrataire “Comment faire pour maintenir la propreté ?”

  • Jocelyne, célibataire PMR “Comment faire pour diminuer le sentiment d’insécurité ?”

  • Aïcha, mère au foyer “Comment faire pour rendre le parc accessible et convivial pour tous ?”

Après ces ateliers fructueux, 11H22 a proposé une analyse des premiers résultats :

Bien que les différents groupes aient travaillé sur des zones différentes du parc, certaines constatations négatives comme la PROPRETÉ ou la SÉCURITÉ semblent être généralisées à toutes les zones.

Les différentes questions posées semblent soulever des enjeux généraux en terme de besoins, ceux-ci peuvent se regrouper sous les catégories :

  • Etang et Nature
  • Equipements de loisirs et/ou culturels
  • Espaces de réappropriation

Ces enjeux et besoins se retrouvent matérialisés dans les secteurs suivants :

  • Infrastructures : il s’agit des infrastructures à rénover (luminaires, cheminements, étang/jet) que de possibles infrastructures neuves à installer (poubelles, mobilier urbain original, zones de repos…), …
  • Sécurité : il s’agit surtout de l'entretien des buissons qui, par leur taille, génèrent de l’insécurité et du manque de délimitations de zones dédiées à certains usages (cross sauvage, quad terrain vague, chiens en liberté qui n’ont pas d’espace dédiées,…). Il s’agit aussi de la qualité générale des sentiers dont certains sont dangereux ou encore de la proximité avec terrains vagues ou chantiers..

Le manque d’éclairage semble aussi un enjeu important en termes de sécurité.

  • Propreté : principalement induite par les déjections d’animaux, mais aussi par le dépôt de déchets clandestins qui pourraient être solutionnés par l’installation de bornes de tri/poubelles originales ou par la création d’un espace pour chiens
  • Espaces de réappropriation : “Nommer le parc” : mais qui ? Sculptures/bustes : qui? Histoire de Droixhe ? Créer des liens interculturels ? Rendre le parc attractif : pour qui ? Espaces de liberté: de quelle manière ? Toutes ces questions relèvent de l’enjeu de participation citoyenne en matière de réappropriation.

Ces questions, si traitées par la Ville dans un objectif de cogestion de l’espace public, sont autant d’occasions de réfléchir quels sont les espaces de coopération possibles, tant au niveau des infrastructures que des usages possibles du parc.

Ce qui paraît important pour la plupart des participants, c’est que ces travaux marquent une vraie dynamique de changement pour le parc. Il pourrait s’avérer judicieux de marquer le coup en réalisant l’un ou l’autre aménagement original et ambitieux.

En dehors de la phase de travaux qui sera réalisée par la Ville et ses sous-traitants, beaucoup de besoins soulevés peuvent être solutionnés directement par les (futurs) usagers, notamment en les intégrant au processus de réflexion et de réaménagement. La motivation dont certains ont fait preuve durant les ateliers laissent à penser qu’une intervention matérielle et/ou humaine soit possible à l’avenir, et dès que les contours d’un partenariat Ville seront définis.

Par exemple:

  • Création d’un arboretum
  • Création de mobilier urbain
  • Création de nichoirs
  • Création d’un four à pain/pizza
  • Création et Gestion de bacs potagers
  • Création et Gestion d’un arbre/espace à souhaits
  • Programmation d’activités ludiques et culturelles
  • Organisation d’événements (gastronomique, artistique, nature,…)
  • Animations

Quelques inspirations ont été proposée pour les futurs travaux :

  • Espace Canin de liberté - Ville d’Angers

  • Tables Pique Nique - Grands Formats

  • Installation Monumentale couplant mobilier et Art Public, Montréal

Co-Making

Contexte de la proposition

La ville de Liège participe à la recherche action NPower de l'Euregio. Ce projet vise l'aménagement, la réappropriation d'un espace public à travers la participation citoyenne. Le parc de Droixhe a été choisi par la Ville pour participer à ce programme. Dans ce cadre, 11h22, prestataire de service, pour développer la participation citoyenne va organiser un exercice de co-making. Cet exercice permet à des habitants de s'impliquer dans la construction d'un panneau d'information à proximité du lieu de rencontre (salle en dessous de l'Eglise). Les services techniques de la Ville de Liège (personne de contact: Isabelle André) encadre ce projet (normes à respecter, implantation, …).

Il s’agit d’impliquer des citoyens et des membres du Collectif autour de l’Etang dans une dynamique de réappropriation du parc par le “faire ensemble”, à travers un exercice de co-making.

Propositions de forme

Les usages qui ont été retenus pour la création de la forme “objet-totem”:

  • Panneau d’affichage recto-verso qui permettra de communiquer aux utilisateurs du parc les animations et les propositions d’actions à venir
  • Enseigne pour le projet de Cafétéria Sociale
  • Espace banc (pour s’assoir ou déposer des choses lors d’une manifestation)
  • Espace délimitant sur cette zone de future terrasse pour ancrer le projet et créer un espace plus convivial
  • Visibilité de la dynamique participative dans le parc (forme créative, travailler la verticalité pour être visible)
  • Possibilité de réappropriation (la forme est pensée comme une infrastructure sur laquelle le collectif pourra ensuite créer de nouveaux usages: code couleur du projet, signalétique, végétalisation, stand infos, parking vélos, mobilier urbain…)

Implantation & Contraintes techniques

L'implantation d’une infrastructure en forme de L dans l’angle du cheminement s'est située entre l’Eglise, l’Allée Renier de Huy, en contrebas du terrain de pétanques

Suite à la proposition d’arche à l’entrée du parc qui n'a pas été retenue due à sa prise au vent trop importante , l’équipe 11H22 a tenu compte de contraintes techniques et à formulé cette proposition.

  • Solidité structurelle: Les 6 poteaux pour créer la structure seront bétonnés et ancrés dans le sol par les services techniques de la ville (suivant le plan d’implantation ci-dessus et la photo mise en scène ci-dessous) afin de solidifier l’ensemble de la structure
  • Nous proposons de poser d’autres poteaux de même taille et de même finition à d’autres endroits stratégiques du parc pour permettre d’y apposer plus tard de la signalétique similaire et reconnaissable
  • Anti-Prise au vent: structure en forme de L pour plus de solidité et bardage à claire voie en planches de palettes
  • Pas de passage possible en dessous, ni possibilité de se “cacher” à l’arrière: structure complète installée dans espace ouvert de passage)
  • Pas de projectile possible: aucun élément ne peut être détaché de la forme)
  • Finition Vernis anti-feu
  • Système anti-grimpe (finitions poteaux et planches biseautés )

Inspirations esthétiques et finitions

  • Panneau Affichage * Bardage palette verticale à claire voie
  • Bardage palette verticale avec finitions à des hauteurs différentes * Signalétique Palettes
  • Poteaux Finitions biseautés et pointe peinte
  • Exemple de réappropriations possibles

Malgré les nombreux reports liés à la pandémie et aux impossibilités de se réunir et après avoir évaluer correctement les possibilités techniques de mise en œuvre, La construction de l'œuvre a pu avoir lieu grâce au soutien des habitants mobilisés. En voici le résultat !


Cogestion

La démarche du projet N-Power visait à aller un pas plus loin afin de tendre vers de la cogestion de certains aspects du parc de Droixhe et de son animation.

Cette cogestion a déjà été entreprise à différents niveau dans plusieurs projets liégeois, nous allons analyser ci-dessous différents exemples.

Cet atelier a donc eu lieu sur une seule journée avec une matinée orientée sur les agents communaux impliqués dans ces démarches avec comme point d'attention d'avoir continuellement une approche transversale des différentes actions.

La deuxième partie de la journée était orientée vers les citoyens contributeurs des futures actions dans le parc de Droixhe en tenant compte des constats et résultats de la matinée de réflexion.

Tout au long de ces différents atelier nous avons utiliser notre cadre afin de rassurer l'ensemble des participants.

« Retour d’expériences sur les projets participatifs à Liège»

Dans le cadre du projet européen N-Power ayant pour objectif la redynamisation du parc de l’Etang situé à Droixhe par le prisme de la participation citoyenne, l’association 11H22 a été mandatée pour organiser un atelier d’intelligence collective avec les services concernés au sein de l’administration communale de Liège.

Ensemble, ils se sont questionnés sur leurs pratiques en matière de participation citoyenne. Les réponses à ces questionnements leur a permis, dans un second temps, d’émettre une proposition collective sur les bonnes pratiques et les grandes étapes à respecter pour mettre en œuvre un projet de cogestion avec des citoyens.

Tout d’abord, une séance d’introduction leur a permis de s’inspirer à travers des exemples remarquables:

  • Les amis de la montagne dans le parc du Mont Royal à Montréal
  • Les maisons de quartier de Turin
  • Les tiers-lieux de Bruxelles et de Liège
  • Les conventions citoyennes (permis de végétaliser, contrat de volontariat…)

Après une rapide présentation des niveaux de participation et de l’échelle d’Arnstein, ils ont analysés, en sous- groupes et grâce à un cadre d’analyse, deux projets particuliers mettant en œuvre de la participation citoyenne sur le territoire de Liège:

  • Saint Séverin et les potagers participatifs
  • Le parc Albert 1er à Grivegnée
  • La dynamique N-Power Droixhe

En tenant compte de ces différents freins et leviers, nous avons demandé à l'ensemble des participants d'élaborer une sorte de recette à la mise en d'un nouveau projet de coconstruction et de cogestion au sein de la ville de Liège. De cet exercice en est ressorti une ligne du temps reprenant les différents ingrédients indispensables ainsi que la chronologie de leur mise en œuvre.

En voici la synthèse :


Documentation

Ce projet a été documenté sur cette page wiki sur base des différents PV de réunions ainsi que de outils utiliser tout au long du projet.

En parallèle, Instant production était mandaté pour capter les moments importants de ce projet et en a fait une vidéo résumant la démarche et les résultats de ce projet.

n-power.txt · Dernière modification: 2022/02/26 15:04 de julien