Tiers-lieux
Les “tiers-lieux” sont des endroits où s'appliquent, à un certain moment, une configuration sociale particulière.
Cette configuration sociale a été théorisée par Ray Oldenburg, sociologie américain, dans son livre “The Great Good Place”, en 1989.
Il y parle du “Third place”, ou “troisième lieu”, car celui-ci est le lieu qui ne serait le premier, le domicile, ni le second, le lieu de travail.
Il est le lieu où une personne n'est donc rattachée à aucunes des obligations liées à ces deux premiers lieux.
Le terme “tiers-lieu” a été choisi en lieu et place de “troisième lieu” car ce terme existait déjà en langue française pour définir une chose assez similaire au “tiers-lieu” tel que vu par Oldenburg : un lieu d'apprentissage.
Nous retrouvons le terme “tiers-lieu” dans la littérature française dès le XIVème siècle, lorsqu'il représentait alors le Purgatoire.
Les caractéristiques de base d'un tiers-lieu
Terrain neutre : le
tiers-lieu est un endroit n’entraînant aucune obligation de l'un envers l'autre (par exemple invité/hôte), facilitant la création ou le développement d'amitié.
Ouverture : Le
tiers-lieu est un lieu ouvert à tous. Oldenburg donne à cette caractéristique le nom “Third Place is a Leveler”, en référence aux Leveler (ou Niveleurs en français), qu'il présente comme une formation politique d'extrême gauche lors de la guerre civile anglaise dont les buts étaient, entre autres, l'abolition des rangs sociaux et systèmes hiérarchiques.
Communication : Se basant sur les pensées de Ralph Waldo Emerson, pour qui l'homme est bon par nature, Oldenburg voit dans les deux premières caractéristiques la possibilité pour un groupe de personnes de pouvoir communiquer de la meilleure manière qui soit et accorde donc une importance à ce que celle-ci soit présente dans le
tiers-lieu.
Accommodant et accessible : Devant les différences pouvant exister quant au mode de vie ou au rythme de vie, il est important pour Oldenburg qu'un
tiers-lieu soit accessible le plus souvent possible, voire en permanence, avec l'assurance de la possibilité d'y rencontrer un ami.
Noyau dur : Ce qui fait le
tiers-lieu n'est pas seulement le lieu, sa décoration, son outillage, le prix de ses boissons, … mais la communauté qui aura choisi ce lieu, qui lui donnera son orientation et dont l'unité incitera à vouloir les rejoindre.
Profil bas : Le
tiers-lieu n'est pas un lieu extravagant se mettant en avant. Il n'est ni snob, ni prétentieux. Il est avant tout là pour être chaleureux et accepter des personnes de toutes les conditions.
L'ambiance : L'ambiance dans un
tiers-lieu se doit d'être joyeuse, les discussions se réalisant toujours dans le respect l'un de l'autre, sur un ton amical invitant le nouveau venu à participer.
Une maison hors de la maison : Le
tiers-lieu offre à ses occupants de la chaleur et un sentiment de possession et d’appartenance qui amènera le
tiers-lieu à être aussi ressourçant, voire plus, pour l'occupant que sa propre maison.